En 2008, la société Nuance rachète MacSpeech, le logiciel de reconnaissance vocale pour Mac, qui utilisait déjà une partie du moteur de reconnaissance Nuance. Aujourd'hui, Nuance lance Dragon Dictate 2.0 qui est une évolution majeure de MacSpeech 1.5. Dragon Dictate 2.0 reprend le dernier moteur de reconnaissance acoustique utilisé également par les PC qui a été entièrement remodelé l'année dernière.
Pour faire simple, Dragon Dictate est un logiciel de reconnaissance vocale qui permet de dicter des textes ou encore de contrôler son ordinateur à la voix.


Installation

Le logiciel est fourni avec un casque micro USB Plantronics C110M pour une meilleure qualité de la capture audio. L'éditeur nous a avoué qu'il a été obligé d'intégrer ce périphérique à cause des importantes différences de niveau entre les différents PC du marché : aucun d'entre eux n'avait les mêmes composants audio et les résultats étaient parfois catastrophiques. L'utilisation d'un casque audio USB permet d'utiliser le convertisseur analogique-numérique présent directement sur le casque et d'assurer une qualité optimale. Pour information, nous avons également utilisé Dragon Dictate 2.0 avec le micro intégré du LED Cinema Display 24 pouces sans aucun problème dans un environnement très calme. Pour autant, l'éditeur indique que l'utilisation d'un casque micro USB certifié par ses soins est requise pour utiliser le logiciel.

Dragon Dictate 2.0 est fourni sur deux CD bien distincts : le premier qui contient le logiciel "Dragon Dictate Français" a simplement glissé dans le dossier application alors que le second est un DVD qui contient toutes les informations relatives à la reconnaissance vocale. Lors de la première ouverture de l'application, Dragon Dictate vous demande d'insérer le disque des fichiers de données. Vient ensuite la création du premier profil utilisateur.



Le profil utilisateur

La principale difficulté d'un logiciel de reconnaissance vocale est de s'adapter aux différences entre les utilisateurs. En effet, chaque personne a une intonation propre, une voix plus ou moins grave, sans parler des accents régionaux (Marseillais, Toulousais, Perpignanais, Suisse, belge ou encore Québécois). Toutes ces variations sont prises en charge par le logiciel, mais cela nécessite bien évidemment un petit apprentissage de sa part.
À la première utilisation, Dragon Dictate vous invitera à créer un profil d'utilisateur qui contiendra les principales informations sur votre type de voix. La première partie consiste à étalonner le micro en fonction des conditions d'utilisation puis il vous faudra lire un texte sur lequel le logiciel fera ses ajustements en analysant votre voix. Elle sera alors comparée aux 1000 profils préenregistrés et le profil le plus adéquat sera créé en conséquence.
Par la suite, le logiciel continue d'apprendre en permanence afin de déterminer un champ lexical. La grosse nouveauté de cette version, c'est la possibilité d'utiliser plusieurs micros sur un même profil alors qu'avec MacSpeech 1.5, il fallait créer un profil par utilisateur et micro.


Bien évidemment, il est possible de rajouter des expressions propres à votre utilisation et même de fournir des textes rédigés par vos soins aux logiciels afin qu'il s'adapte à votre style d'écriture. Attention tout de même, la version grand public de Dragon Dictate a été développée pour un usage avec des termes courants. L'éditeur propose également des versions professionnelles de son logiciel visant spécifiquement le domaine médical ou juridique (Dragon Medical et Dragon Legal).

En pratique

Le fonctionnement de Dragon Dictate est relativement simple.
Au lancement, le logiciel charge votre profil, ensuite une fenêtre d'activité reste au premier plan dans toutes les applications. Elle permet d'activer le micro d'un clic ou encore de visualiser ce que le logiciel a reconnu dans la fenêtre de "Reconnaissance". Pour un fonctionnement encore plus intuitif, le logiciel peut démarrer en mode veille et être activé à la voix en disant "au travail". Pour le remettre en veille, la commande "Mettre en veille" fonctionne parfaitement. La prononciation de ces commandes lors de la diction d'un texte n'a aucune incidence. Il faut qu'elles soient exécutées hors d'une phrase pour fonctionner.


Une fois le logiciel correctement paramétré, la diction devient naturelle. Attention, c'est ici clairement un nouveau mode de saisie puisqu'il faudra préciser très clairement la ponctuation et non pas se contenter de lire un texte, un peu comme dans une dictée, mais en beaucoup plus rapide. En effet, le logiciel n'aime pas vraiment les temps morts et il est important de parler avec une vitesse normale tout en indiquant les ponctuations (point, point virgule, virgule, etc.).
Ces ponctuations nous ont aussi causé quelques déconvenues. En dictant le terme Dragon Dictate 2.0 (deux, point, zéro), le logiciel écrivait systématiquement "Dragon Dictate : zéro". Cette limitation n'a pu être contournée grâce à l'éditeur de vocabulaire en rajoutant le mot 2.0 et en le dictant trois fois de suite. Le logiciel continuait à écrire "Dragon Dictate : zéro".
Malgré le travail des ingénieurs, il est toujours difficile pour un logiciel de détecter les différences entre homophones. Dragon Dictate utilise bien le contexte pour détecter les homophones, mais parfois c'est tout simplement impossible. Enfin, mais c'est plus rare, le logiciel devient ingérable et commence à insérer des caractères aléatoires ainsi que des mots n'ayant plus aucun rapport avec le contexte. Pour corriger, le problème, il nous a fallu quitter puis relancer le logiciel.



L'une des grosses lacunes de la version Mac est l'impossibilité de modifier un texte à la fois au clavier et à la voix. Lors de l'édition au clavier, le logiciel perd ses repères et il est alors impossible de sélectionner un mot ou d'effectuer la mise en page à la voix. C'est bien dommage d'autant plus que cette fonctionnalité est parfaitement fonctionnelle sous PC.
Le but avoué de l'éditeur est d'apporter le plus rapidement possible toutes les fonctionnalités de la version PC au Mac, mais certaines difficultés techniques sont difficiles à franchir d'autant plus qu'Apple a dû mal à ouvrir totalement les portes de ses logiciels.

L'utilisation des commandes d'applications est intéressante, mais ne sera pas exploitée par le plus grand monde. Il est en effet plus simple de cliquer sur un signet Safari plutôt que de réactiver la reconnaissance vocale et dire "Ouvrir le site web Facebook". Cette fonctionnalité est plus à voir comme un mode étendu des possibilités d'accessibilité offertes par Mac OS X.
Même constat pour le damier de souris qui s'adresse essentiellement aux personnes à mobilité réduite. Il permet de diviser l'écran en 9 zones, puis d'en sélectionner une afin qu'elle se divise également en 9 zones et ainsi de suite afin de faire pointer la souris à l'endroit voulu uniquement au son de la voix.


Pour qui ?

Une question revient souvent : à qui s'adresse finalement le logiciel Dragon Dictate ?
La réponse est finalement complexe et le logiciel Dragon Dictate peut finalement convenir à tout le monde pourvu que la saisie de texte prenne une partie importante de l'activité. Le logiciel est énormément utilisé par les étudiants qui rédigent un mémoire par exemple. Il permet en effet de retranscrire très rapidement des idées et plus globalement un texte lorsque la réflexion a déjà été faite au préalable. Le logiciel est plus difficile à utiliser lors de la création, surtout si la personne a tendance à réfléchir à haute voix.
Selon Nuance, le logiciel permet d'atteindre un débit de 160 mots à la minute alors que la moyenne se situe autour de 40 mots par minute et que les meilleurs dactylos atteignent 80 mots par minute.


Conclusion

Dragon Dictate 2.0 pour Mac est tout simplement la référence des logiciels de reconnaissance vocale sur Mac. Il offre une rapidité inégalité et un confort d'utilisation indéniable. Les utilisateurs de MacSpeech 1.5 sauteront bien évidemment sur cette mise à jour qui apporte le nouveau moteur plus rapide et surtout la possibilité d'utiliser plusieurs micros avec un même profil. Au final, on regrette surtout l'absence de certaines fonctionnalités de la version PC comme l'édition au clavier et à la voix, mais il y a bon espoir pour les prochaines mises à jour.